Les protocoles de l'expérimentation
à Labase, laboratoire d'innovation publique territoriale
Les échos - Cycle d’ateliers «Où atterrir » à LaBase 6 février, 19 mars et 20 mars 2024 animé par le Collectif Rivage
Atelier du 6 février 2024
Préparation de l'espace
Préparation de l'espace
Afin de préparer l'espace pour l'atelier, nous commençons par installer la boussole au sol.
La première chose à faire est de tracer, à l'aide d'une craie par exemple, le centre de la boussole, et faisant une croix au sol.



Ensuite, nous traçons les deux cercles de la boussole (qui délimite les entités sur lesquelles on a de la prise, et celles sur lesquelles on n'a pas de prise). Pour cela, nous plaçons le poids de maçon au centre de la croix, et nous traçons les deux cercles en enroulant sa craie à la ficelle. Pour plus de facilité, nous le faisons à deux personnes (une qui tient le poids, et une qui tourne), et nous utilisons un porte-craie (sinon elle a tendance à facilement se casser).
Le diamètre du grand cercle peut varier selon la superficie de l'espace à disposition : il faut garder en tête qu'il faudra pouvoir disposer des chaises autour de la boussole, et que la circulation puisse se faire autour de la boussole si besoin.
Le diamètre du petit cercle correspond à la moitié de celui du grand cercle.
Ensuite, nous pouvons tracer la boussole.
Elle est constituée de deux grandes bandes magnétiques ou grandes bandes (5cm de large) qui constituent les deux axes de la boussole, ainsi que d'étiquettes magnétiques ou petites bandes (5cm de large et 15cm de long) qui servent à figurer tous les degrés de la boussole, dans le cercle intérieur et le cercle extérieur. Si nous n'avons pas de bandes magnétiques à disposition, on peut tracer la boussole avec du gaffeur blanc.
Pour répartir de manière égale les petites bandes le long du cercle, nous utilisons le poids de maçon en mettant deux repères sur la corde : un pour le petit cercle, un pour le grand cercle.
En fonction du nombre de petites bandes dont nous disposons et de la taille de la boussole, nous déterminons combien nous allons en mettre par quart de cercle.
Nous plaçons les deux flèches (au centre et en haut de la boussole), ainsi que le signe + et le signe - .
Pour finir, nous installons les chaises autour de la boussole. Il est important de prévoir suffisamment de chaises pour tout le monde.
Le diamètre du grand cercle peut varier selon la superficie de l'espace à disposition : il faut garder en tête qu'il faudra pouvoir disposer des chaises autour de la boussole, et que la circulation puisse se faire autour de la boussole si besoin.
Le diamètre du petit cercle correspond à la moitié de celui du grand cercle.
Ensuite, nous pouvons tracer la boussole.
Elle est constituée de deux grandes bandes magnétiques ou grandes bandes (5cm de large) qui constituent les deux axes de la boussole, ainsi que d'étiquettes magnétiques ou petites bandes (5cm de large et 15cm de long) qui servent à figurer tous les degrés de la boussole, dans le cercle intérieur et le cercle extérieur. Si nous n'avons pas de bandes magnétiques à disposition, on peut tracer la boussole avec du gaffeur blanc.
Pour répartir de manière égale les petites bandes le long du cercle, nous utilisons le poids de maçon en mettant deux repères sur la corde : un pour le petit cercle, un pour le grand cercle.
En fonction du nombre de petites bandes dont nous disposons et de la taille de la boussole, nous déterminons combien nous allons en mettre par quart de cercle.
Nous plaçons les deux flèches (au centre et en haut de la boussole), ainsi que le signe + et le signe - .
Pour finir, nous installons les chaises autour de la boussole. Il est important de prévoir suffisamment de chaises pour tout le monde.


Nous préparons ensuite :
- la table de livres, d'ouvrages, de documents en lien avec la démarche à consulter.
- le matériel d'enquête et cartographique nécessaire au déroulement de l'atelier : questionnaires, feuilles de papier et stylos / crayons à papier pour les participant·es, cartes ressources, crayons de couleur ou feutres, post-it...
- un coin catering, avec du café, du thé, de la tisane, de l'eau, des gâteaux, des fruits... Cela peut paraître anecdotique, mais c'est extrêmement important pour la convivialité de l'atelier et pour garantir un bon accueil aux participant·es.
Accueil convivial des participant·es
Accueil convivial des participant.es
> 15 min avec toute l’équipe
Autour d’une boisson avec des biscuits ou des fruits pendant lequel on échange et on se met à l’aise avant de commencer l’atelier.
Famille de protocole
- Convivialité
Présentation du programme de la journée
Présentation de l'expérimentation Où atterrir ? en 10 points

00
«Où atterrir ?», une expérimentation artistique,scientifique et politique
en 10 points
d’après la présentation de la démarche «Où atterrir ?» à Saint-Junien en février 2020
par Bruno Latour

01
direction mars ou la Terre ?
La proposition du livre «Où atterrir ? Comment s’orienter en politique.» de Bruno Latour est la suivante : nous traversons une situation de désarroi car nous ne vivons pas actuellement sur la même planète : il y a ceux qui veulent aller vivre sur Mars et ceux qui veulent atterrir.

02
les mutations climatiques
Pour ceux qui ont décidé de rester sur Terre, nous sommes bombardés de nouvelles sur les mutations climatiques qui nous inondent et nous laissent dans une situation d’effroi ou de sidération : «dans quel monde sommes-nous ? La terre sur laquelle nous sommes bouge».
Nous sommes noyés par les nouvelles qui annoncent une crise climatique, le journal «Le Monde» utilise la police employée en cas de bombe atomique.
Et pourtant, nous pouvons observer que nous n’avons pas le métabolisme pour absorber ces nouvelles. ll nous manque des outils pour absorber la situation et se redonner des capacités d’action.
Comment sortir de la sidération ?

03
une seule planète au lieu de cinq
Cette situation complique tous nos projets, nos efforts et espoirs de développement car nous avons actuellement comme horizon 5 planètes.
En France nous vivons comme si nous avions 3 planètes !
Comment faire tenir nos projets de développement sur une seule terre ?
La planète ne peut actuellement pas abriter nos projets de développement. C’est exactement comme lorsqu’on essaie de faire rentrer une toile de tente dans son sac. Comment fait-ont rentrer 5 planètes dans 1 seule ?

04
la Zone Critique
La situation, que l’on nomme aussi Anthropocène, ne concerne pas le globe, la planète entière, mais bien la couche fragile appelée par les scientifiques : la Zone Critique.
Ce n’est pas la planète qui est menacée, mais la Zone Critique, là où tous les vivants habitent. à l’échelle de la Zone Critique qui réagit à nos actions depuis plusieurs années, nous sommes très influents.

05
Où atterrir ?
Il va falloir atterrir mais où ?
La situation que nous essayons d’avancer dans les ateliers est la suivante : le monde dans lequel on vit, dans lequel nous avons nos habitudes juridiques, où nous sommes protégés par la sécurité sociale, où nous avons nos droits de citoyens, est infiniment éloigné du monde dont on vit.
Atterrir : c’est essayer de faire coïncider le monde où on vit et le monde dont on vit.
Cela qui nous place dans une situation de dette insupportable car le monde dans lequel nous profitons ne correspond pas au monde dans lequel nous vivons.
Si on prend l’élevage français, par exemple, il est ailleurs. La Bretagne dépend du Brésil dont elle profite du soja, et le Bresil dépend de la Bretagne. Quand les feux de forêts ont rongés l’Amazonie, le président Bolsonaro disait aux agriculteurs européens : «c’est vous qui brûlez l’Amazonie».
La nouvelle définition du territoire, ce n’est pas où l’on est, c’est ce dont on dépend.
Pour découvrir ce nouveau territoire et réussir à atterrir sans se crasher, chacun mène une enquête.

06
mener l’enquête
Comment fait-on pour mener une enquête ?
Nous esssayons de nous rendre sensible au territoire dont nous dépendons pour de vrai, et qui ne correspond en rien à l’endroit où nous sommes. Pour cela, il faut repartir des dépendances.
Je ne dis pas où je suis mais de quoi je dépends. Et ce dont je dépends est mon territoire.
Chaque enquête est menée par chaque participant que l’on nomme citoyen-expert, et ces enquêtes se partagent collectivement en atelier.
Les ateliers sont animés selon plusieurs protocoles pratiques et hybrides qui sont à la fois issus de la théorie de l’acteur réseau, tout en étant nourris par les arts vivants. C’est la multiplicité des médiums artistiques et scientifiques qui accompagne les enquête.

07
un problème de subsistance
Si nous avons 5 terres comme horizon et que nous n’en avons qu’une, nous avons un problème de subsistance.
Il faut être capable de dire de quoi on dépend pour subsister. C’est pourquoi chacun se met en quête de ses conditions propres de subsistance.
«Est-ce que ces conditions de subsistance sont menacées ?» Si on lit la littérature scientifique, on dira que oui, mais ça sera trop général : ce qui nous intéresse, pour agir individuellement, c’est nous, chacun de nous.
Quelles sont les menaces et qu’est-ce qu’on fait contre ça ? L’objectif est de pouvoir définir nos alliés et nos adversaires. Si on ne fait pas ça, on ne fait pas de la politique, on discute et on espère un monde harmonieux.
L’enquête permet à chacun de s’orienter à nouveau dans ce nouveau paysage controversé et de se mettre en action.

08
les cahiers de doléances
Cette enquête, elle s’adresse à qui ?
Le grand parallèle historique de la démarche se fait avec l’événement des cahiers de doléances de 1789, au cours duquel le roi Louis XVI, en pleine banqueroute, s’adresse à ses sujet : «je ne sais pas quoi faire, mes ministres sont nullissimes, je ne sais pas quoi faire, dites-le nous».
30 000 cahiers de doléances sont rédigés dans les paroisses sur lesquelles les habitants décrivent en détail leur terrain de vie. Ils désignent les injustices qui y sont commises et les moyens proposés pour y remédier.
Ce travail a permi de construire l’administration française (les départements par exemple) et le système juridique qui ont depuis connu des transformations.

09
avec qui ?
L’expérimentation s’adresse aux citoyens, aux agents et aux élus.
L’objectif est de sortir de la situation actuelle où des muets parlent à des sourds et de revitaliser le cercle politique.

10
une expérimentation pour essaimer
Réveil des sensations physiques
Réveil des sensations physiques
> 10 min animé par Séverine Lefèvre / Valérie Philippin
+ On se met debout, toujours en cercle et chacun.e commence par masser sa paume de la main droite avec sa main gauche puis la pulpe de chaque doigt. On passe au bras droit qu’on pétrit comme une pâte à pain. On remonte le long du bras petit à petit, puis on arrive à l’épaule où on retrouve souvent des tensions dans le trapèze. On va essayer de décoller le trapèze vers le haut en le pinçant avec toute la paume de la main. Si on baille, c’est bon signe, on laisse aller. Puis on recommence à partir de la main gauche que l’on masse et à partir de laquelle on remonte jusqu’au trapèze gauche. On profite de chaque contact pour respirer et pour sentir chaque mouvement.
On s’occupe du bas du dos, des lombaires que l’on frotte et que l’on tapote avec les poings puis on remonte le long du dos en faisant sortir la voix.
+ On se frotte chaque jambe qu’on réchauffe. On prend chaque cuisse qu’on fait rouler avec les deux mains. Puis on pose les mains sur les genoux, pour sentir la chaleur de chaque paume, on reste comme ça quelques secondes. On descend jusqu’aux pieds, qu’on frotte, tapote et gratte.
+ Puis on se relève progressivement jusqu’à retrouver la verticalité. On frotte et on claque légèrement nos doigts près de nos oreilles les yeux fermés, et on écoute, on écoute juste. On frotte ensuite les deux mains, que l’on place contre chaque oreille en creux. On le fait une seconde fois, on écoute et on profite de ce petit bain, de ce réveil.
+ On laisse les bras descendre le long du corps et on s’ancre dans le sol pour sentir comment la région lombaire peut s’ouvrir à chaque respiration.
+ Entre nos deux mains, on imagine une immense feuille de papier qu’on voudrait compresser pour en faire une toute petite boule de papier compressée entre nos mains : ça demande un effort, il y a une densité, jusqu’à obtenir la boule de papier compressée. Et dès qu’on l’a, on souffle et on la lâche.
On s’occupe du bas du dos, des lombaires que l’on frotte et que l’on tapote avec les poings puis on remonte le long du dos en faisant sortir la voix.
+ On se frotte chaque jambe qu’on réchauffe. On prend chaque cuisse qu’on fait rouler avec les deux mains. Puis on pose les mains sur les genoux, pour sentir la chaleur de chaque paume, on reste comme ça quelques secondes. On descend jusqu’aux pieds, qu’on frotte, tapote et gratte.
+ Puis on se relève progressivement jusqu’à retrouver la verticalité. On frotte et on claque légèrement nos doigts près de nos oreilles les yeux fermés, et on écoute, on écoute juste. On frotte ensuite les deux mains, que l’on place contre chaque oreille en creux. On le fait une seconde fois, on écoute et on profite de ce petit bain, de ce réveil.
+ On laisse les bras descendre le long du corps et on s’ancre dans le sol pour sentir comment la région lombaire peut s’ouvrir à chaque respiration.
+ Entre nos deux mains, on imagine une immense feuille de papier qu’on voudrait compresser pour en faire une toute petite boule de papier compressée entre nos mains : ça demande un effort, il y a une densité, jusqu’à obtenir la boule de papier compressée. Et dès qu’on l’a, on souffle et on la lâche.
Famille de protocole
- Protocole de corps
Modalité de groupe
- En grand groupe
Espace
- Dans l'espace
Geste-souffle et geste-son
Geste-souffle et geste-son
> 5 min animé par Valérie Philippin
+ Je vais maintenant inspirer et passer un geste-souffle à mon/ma voisin.e qui va à son tour passer un geste-souffle jusqu’à boucler le cercle.
- Le geste-souffle fait le tour du cercle, chacun.e se le passe de proche en proche. A la fin du cercle, l’artiste-médiatrice récupère le geste-souffle, et l’envoie au centre du cercle.
- On fait la même chose, en partant dans l’autre sens et cette fois-ci avec un geste-son. On n’oublie pas d’inspirer quand on reçoit le geste-son. Le geste-son fait le tour du cercle. A la fin, l’artiste-médiatrice le récupère, et le met dans sa poche, bien au chaud.
Famille de protocole
- Protocole de corps
- Protocole de voix
Modalité de groupe
- En grand groupe
Espace
- En cercle (autour de la boussole ou dans l'espace)
Action
- Ecouter
Cercle des prénoms
Cercle des prénoms
> 3 min animé par Maëliss Le Bricon
+ Une première personne sonorise son prénom avec un geste.
+ Tout le monde reprend, en même temps et le plus précisément possible, le geste et le prénom de la première personne.
+ On recommence pour chacun.e jusqu’à boucler le cercle des prénoms.
+ Tout le monde reprend, en même temps et le plus précisément possible, le geste et le prénom de la première personne.
+ On recommence pour chacun.e jusqu’à boucler le cercle des prénoms.
Crédits
Cercle des prénoms, créé par S-Composition - consortium Où atterrir ? dirigé par Bruno Latour en 2019-2021 - Creative Commons - Licence CC BY-NC-SA 4.0
Famille de protocole
- Protocole de corps
- Protocole de voix
Vision périphérique
Vision périphérique
> 8 min animé par Séverine Lefèvre / Valérie Philippin
+ On tend les bras devant soi, puis on les éloigne l’un de l’autre, aux limites de notre champ de vision, en essayant de toujours les voir sans bouger la tête : on réveille sa vision périphérique.
+ On marche dans l’espace et on ne laisse aucun vide. En avant puis en marche arrière, et de nouveau en avant. On choisit une personne que l’on garde dans notre champ de vision, sans qu’elle s’en rende compte, c’est un secret.
+ On reprend la marche dans l’espace, on essaie de faire varier les tempos : on peut ralentir / accélérer / s’immobiliser, tout en gardant secrètement la personne choisie dans notre champ de vision.
+ On se réajuste jusqu’à ce que le groupe trouve une position d’immobilité.
Les objectifs de l’exercice :
Constituer un groupe qui s’écoutent et jouent ensemble, cultiver un état de corps disponible qui a la sensation de l’espace tout autour de lui et non seulement devant lui dans la vision d’un spectateur extérieur. Chacune ressent sa situation de l’intérieur d’une croisée de trajectoires complexes à suivre.
+ On marche dans l’espace et on ne laisse aucun vide. En avant puis en marche arrière, et de nouveau en avant. On choisit une personne que l’on garde dans notre champ de vision, sans qu’elle s’en rende compte, c’est un secret.
+ On reprend la marche dans l’espace, on essaie de faire varier les tempos : on peut ralentir / accélérer / s’immobiliser, tout en gardant secrètement la personne choisie dans notre champ de vision.
- On choisit une seconde personne et on la garde également dans notre champ de vision.
- On se rapproche de l’une, puis de l’autre sans qu’elles s’en rendent compte.
- On essaye de se placer à égale distance des deux personnes tout en les gardant simultanément dans notre champ de vision.
+ On se réajuste jusqu’à ce que le groupe trouve une position d’immobilité.
- A mon clap, on pointe du doigt les deux personnes choisies.
- On ferme les yeux, on lâche les bras le long du corps et à voix haute, on va dire combien de personnes il y avait dans notre champ de vision.
- Puis tout doucement on rouvre les yeux. On peut alors compter le nombre de personnes dans notre champ de vision.
Les objectifs de l’exercice :
Constituer un groupe qui s’écoutent et jouent ensemble, cultiver un état de corps disponible qui a la sensation de l’espace tout autour de lui et non seulement devant lui dans la vision d’un spectateur extérieur. Chacune ressent sa situation de l’intérieur d’une croisée de trajectoires complexes à suivre.
Crédits
Vision périphérique, créé par Siti compagnie et proposé par S-Composition- Consortium Où atterrir ? dirigé par Bruno Latour en 2019-2021 - Creative Commons - Licence CC BY-NC-SA 4.0
Famille de protocole
- Protocole de corps
Modalité de groupe
- En grand groupe
Espace
- Dans l'espace
Description oligoptique
Description oligoptique
> 25 min animé par Loïc Chabrier
On va pratiquer ce qu'on appelle notre vision oligoptique.
Observation et écriture
+ Première étape : chacun.e choisit un endroit où il/elle peut trouver plusieurs entités hétérogènes, un endroit pas trop épuré si possible.
+ Étape suivante : chacun.e choisit, parmi sa liste, une entité qu'il va ensuite décrire de manière oligoptique pendant 10 minutes.
Partage des descriptions
+ On se met deux par deux et on lit, chacun.e notre tour, la description oligoptique de l’entité choisie. L’un.e décrit, l’autre écoute, puis on inverse les rôles.
Une définition d’oligoptique
"Oligos" signifie le plus petit élément possible. "Optique" signifie la science de la vision. Ce qu’on fait en pratiquant notre vision oligoptique, c’est qu’on prend un élément, et on essaie de décrire toutes les petites choses, toutes les chaînes de dépendance, tous les petits attachements qui font que cet élément est là. C’est une manière de se rendre compte que le tout est toujours plus petit que ses parties, qu’il y a plus de complexité dans le dépliage de petits éléments que dans les grands ensembles qu’ils composent : on décrit la somme des parties qui constituent un tout. Ce sont ces parties, les plus petites possibles, qu’on appelle des “oligoptiques”. A l’inverse des oligoptiques, les panoptiques donnent l’impression de tout embrasser, de tout voir, d’avoir une vision d’ensemble, alors que non. Par exemple, Google Earth nous permet en quelques clics de passer du globe, à un toit d’immeuble, composé de pixels grisâtres, d’une photo prise à une date précise et passée, qui n’a plus rien à voir et n’a rien à voir avec ce qu’il se passe dans cette rue ou sur ce toit. “Les panoramas les plus globaux, eux aussi, ont une adresse, et même s’ils présentent une version savante et quantifiée, si l’on y voit bien « tout », c’est toujours « dans » une salle obscure.”
C’est un protocole essentiel que l’on peut appliquer à chacune des entités qui composent notre terrain de vie : on se demande toujours “de quoi dépend cette entité ? Comment cette entité se maintient ?”. Le but est de sortir des généralités, des entités vagues et englobantes, de sortir des descriptions “yeux verts, yeux marrons” pour aller vers des descriptions beaucoup plus précises et spécifiques qui permettent, en les “dépliant”, de découvrir de plus petits éléments, jusqu’à arriver à ceux sur lesquels on peut potentiellement avoir de la prise.
Réponses aux objections par Bruno Latour
Pourquoi partir des descriptions individuelles au lieu de se soucier plutôt de l’intérêt général ?
Réponse : « parce que le but est justement de monter trop vite en généralité pour recomposer différemment ce qui fait l’intérêt général. Il a là une question de théorie sociale. On perd de vue cette idée chaque fois que l’on confond la notion de réseau avec celle de niveau. Macron est à l’Elysée dans un bureau. Est-ce que ce bureau est « grand » ? Pas tellement plus de 100 m2. Mais il grandit, s’il est connecté par le truchement de téléphones, de conseillers, de statistiques, de conseils, de rapports et de conduits juridiques à « toute la France » (ce qui veut dire aux quelques points pertinents qui représentent, dans son bureau, « toute la France » sans oublier les « visiteurs du soir »). Je suis dans ma petite cabane à Chatelperron : est-ce que je suis plus petit que le président de la République ? Évidemment, le nombre de connections dont je dispose est minuscule par rapport aux siennes. Cette différence de dimension, faut-il pour autant la ranger dans une différence de niveaux en disant que Macron a une vision « globale » que je n’ai pas ? Oui et non. Si l’on entend par là, les connexions toutes locales qui lui permettent de parler au nom de « toute la France », à coup sûr. Mais si l’on entend par là, qu’il y a comme un gigantesque, hégémonique, dominant « pouvoir » qui flotterait au-dessus de moi et qui serait « à un autre niveau », dépendrait d’autres ressources et dont Macron ne serait que la personnalisation provisoire, alors, certainement pas. La preuve, c’est que si les connections sont mauvaises ou coupées une à une : mauvais conseils, statistiques truquées, mécontentement des militaires, etc. quand Macron parlera, ce ne sera plus « La France », mais l’individu qui occupe un bureau désert de cent m2 à l’Elysée ou le téléphone a cessé de sonner. Il pourra toujours invoquer à son secours « le pouvoir » ou le « système » ou même le célébrissime « appareil d’État », rien n’y fera. Par une situation exactement inverse de celle qui a fait passer Steve Jobs de son petit garage à une entreprise anonyme et géante, le président de la France serait passé d’un pouvoir anonyme et global à un simple individu dans son bureau doré. L’histoire politique est aussi remplie de ces renversements progressifs que l’histoire industrielle.
L’opposition entre individu et société est une fiction polémique et stratégique qui ne résiste pas à l’examen le plus superficiel : prenez le CV de quelqu’un que vous ne connaissez pas : comment allez-vous la connaître ? Mais en lisant les lignes de plus en plus nombreuses du bien nommé « curriculum vitae », parcours de vie ; et où cela va-t-il vous mener ? Mais partout ! C’est l’évidence même : dans les institutions où elle a travaillé, les pays qu’elle a visité, les compétences qu’elle a acquises. La fameuse et sempiternelle opposition entre le niveau individuel et le niveau des structures, ne correspond jamais à l’expérience. Laquelle au contraire nous permet toujours de définir la particularité, l’idiosyncrasie, la spécificité d’une personne en s’éloignant toujours davantage d’elle et en visitant le monde qu’elle a, parfois de façon minuscule, infléchi. Une personne, c’est un holobiont. »
Observation et écriture
+ Première étape : chacun.e choisit un endroit où il/elle peut trouver plusieurs entités hétérogènes, un endroit pas trop épuré si possible.
- Pendant 5 minutes, chacun.e note tout ce qu’il/elle perçoit dans cette tranche d'éléments sous forme de liste avec toutes les entités visibles dans cette tranche, à plat, de manière complètement horizontale, sans savoir si c’est ou non un.e humain.e, une matière, un objet, on note tout. On reste très fidèle à la tranche et on ne cherche pas à regarder derrière, à imaginer ce qu’on ne voit pas. On note chaque élément, sans préjugés du type “ça, ça m'intéresse”, “ça, c’est intéressant” ou “ça, ce n’est pas intéressant”.
+ Étape suivante : chacun.e choisit, parmi sa liste, une entité qu'il va ensuite décrire de manière oligoptique pendant 10 minutes.
- D'abord, on se demande : “de quoi dépend cette entité pour être là ?” On peut s’intéresser à son cycle de fabrication : “Comment est-elle arrivée là ? Comment a-elle été fabriquée, d’où elle vient, avec quelles matières ? Quelle est la liste des acteurs impliqués dans cet objet ?”
- Ensuite, on s’intéresse à la somme des entités qui maintiennent cet élément dans l’existence : “de quoi dépend cette entité pour être là ? Quels sont les autres êtres, entités, objets socio-techniques mobilisés pour que cet être soit là aujourd'hui et peut-être demain ? Qu’est-ce qui lui permet de se maintenir dans l’existence ? Quel est le récit de vie de cet objet ? Quelles sont les entités qui composent la vie de cet objet ?”.
- Les entités peuvent être des humain.es, non-humain.es, des lois, des horaires, des clefs, des objets socio-techniques…
Partage des descriptions
+ On se met deux par deux et on lit, chacun.e notre tour, la description oligoptique de l’entité choisie. L’un.e décrit, l’autre écoute, puis on inverse les rôles.
Une définition d’oligoptique
"Oligos" signifie le plus petit élément possible. "Optique" signifie la science de la vision. Ce qu’on fait en pratiquant notre vision oligoptique, c’est qu’on prend un élément, et on essaie de décrire toutes les petites choses, toutes les chaînes de dépendance, tous les petits attachements qui font que cet élément est là. C’est une manière de se rendre compte que le tout est toujours plus petit que ses parties, qu’il y a plus de complexité dans le dépliage de petits éléments que dans les grands ensembles qu’ils composent : on décrit la somme des parties qui constituent un tout. Ce sont ces parties, les plus petites possibles, qu’on appelle des “oligoptiques”. A l’inverse des oligoptiques, les panoptiques donnent l’impression de tout embrasser, de tout voir, d’avoir une vision d’ensemble, alors que non. Par exemple, Google Earth nous permet en quelques clics de passer du globe, à un toit d’immeuble, composé de pixels grisâtres, d’une photo prise à une date précise et passée, qui n’a plus rien à voir et n’a rien à voir avec ce qu’il se passe dans cette rue ou sur ce toit. “Les panoramas les plus globaux, eux aussi, ont une adresse, et même s’ils présentent une version savante et quantifiée, si l’on y voit bien « tout », c’est toujours « dans » une salle obscure.”
C’est un protocole essentiel que l’on peut appliquer à chacune des entités qui composent notre terrain de vie : on se demande toujours “de quoi dépend cette entité ? Comment cette entité se maintient ?”. Le but est de sortir des généralités, des entités vagues et englobantes, de sortir des descriptions “yeux verts, yeux marrons” pour aller vers des descriptions beaucoup plus précises et spécifiques qui permettent, en les “dépliant”, de découvrir de plus petits éléments, jusqu’à arriver à ceux sur lesquels on peut potentiellement avoir de la prise.
Réponses aux objections par Bruno Latour
Pourquoi partir des descriptions individuelles au lieu de se soucier plutôt de l’intérêt général ?
Réponse : « parce que le but est justement de monter trop vite en généralité pour recomposer différemment ce qui fait l’intérêt général. Il a là une question de théorie sociale. On perd de vue cette idée chaque fois que l’on confond la notion de réseau avec celle de niveau. Macron est à l’Elysée dans un bureau. Est-ce que ce bureau est « grand » ? Pas tellement plus de 100 m2. Mais il grandit, s’il est connecté par le truchement de téléphones, de conseillers, de statistiques, de conseils, de rapports et de conduits juridiques à « toute la France » (ce qui veut dire aux quelques points pertinents qui représentent, dans son bureau, « toute la France » sans oublier les « visiteurs du soir »). Je suis dans ma petite cabane à Chatelperron : est-ce que je suis plus petit que le président de la République ? Évidemment, le nombre de connections dont je dispose est minuscule par rapport aux siennes. Cette différence de dimension, faut-il pour autant la ranger dans une différence de niveaux en disant que Macron a une vision « globale » que je n’ai pas ? Oui et non. Si l’on entend par là, les connexions toutes locales qui lui permettent de parler au nom de « toute la France », à coup sûr. Mais si l’on entend par là, qu’il y a comme un gigantesque, hégémonique, dominant « pouvoir » qui flotterait au-dessus de moi et qui serait « à un autre niveau », dépendrait d’autres ressources et dont Macron ne serait que la personnalisation provisoire, alors, certainement pas. La preuve, c’est que si les connections sont mauvaises ou coupées une à une : mauvais conseils, statistiques truquées, mécontentement des militaires, etc. quand Macron parlera, ce ne sera plus « La France », mais l’individu qui occupe un bureau désert de cent m2 à l’Elysée ou le téléphone a cessé de sonner. Il pourra toujours invoquer à son secours « le pouvoir » ou le « système » ou même le célébrissime « appareil d’État », rien n’y fera. Par une situation exactement inverse de celle qui a fait passer Steve Jobs de son petit garage à une entreprise anonyme et géante, le président de la France serait passé d’un pouvoir anonyme et global à un simple individu dans son bureau doré. L’histoire politique est aussi remplie de ces renversements progressifs que l’histoire industrielle.
L’opposition entre individu et société est une fiction polémique et stratégique qui ne résiste pas à l’examen le plus superficiel : prenez le CV de quelqu’un que vous ne connaissez pas : comment allez-vous la connaître ? Mais en lisant les lignes de plus en plus nombreuses du bien nommé « curriculum vitae », parcours de vie ; et où cela va-t-il vous mener ? Mais partout ! C’est l’évidence même : dans les institutions où elle a travaillé, les pays qu’elle a visité, les compétences qu’elle a acquises. La fameuse et sempiternelle opposition entre le niveau individuel et le niveau des structures, ne correspond jamais à l’expérience. Laquelle au contraire nous permet toujours de définir la particularité, l’idiosyncrasie, la spécificité d’une personne en s’éloignant toujours davantage d’elle et en visitant le monde qu’elle a, parfois de façon minuscule, infléchi. Une personne, c’est un holobiont. »
Crédits
Description oligoptique, créé par le Consortium Où atterrir ? dirigé par Bruno Latour en 2019-2021 - Creative Commons - Licence CC BY-NC-SA 4.0
Famille de protocole
- Description
Modalité de groupe
- En petits groupes (2 ou plus)
Espace
- Dans l'espace
Action
- Ecrire
- Lire
- Ecouter
Ecriture du questionnaire
Ecriture du questionnaire
> 15 min animé par Loïc Chabrier et Maëliss Le Bricon
+ Les artistes-médiateur.rices lisent une première fois le questionnaire pour expliciter chaque élément avec les participant.es. S’il y a des questions, les artistes-médiateur.rices y répondent au fur et à mesure.
1. Pouvez-vous faire la liste des êtres / éléments / entités / activités indispensables à votre existence dont vous avez appris que son maintien était menacé ? (de 0 à 5)
Chacun.e cherche des entités qui sont indispensables, vitales, essentielles à son existence et dont il/elle a appris que leur maintien était menacé. Chacun.e cherche à partir de son expérience vécue, d’une situation concrète qui le/la concerne directement.
Il s’agit d’une situation à laquelle il/elle est confronté.e et face à laquelle il/elle se sent impuissant.e. C’est comme un caillou dans la chaussure, qui fait mal quotidiennement quand on marche.
On répond sous forme de liste, comme pour faire une liste de course.
2. Pouvez-vous décrire précisément en quelques lignes en quoi la présence de cet élément vous est indispensable ? (minimum 3 phrases).
On choisit une entité parmi la liste énoncée dans la première réponse, qui compte plus que les autres et qui est particulièrement menacée.
En quelques lignes, on décrit en quoi cet élément nous est personnellement indispensable et vital. Cette entité devient le concernement, ce à quoi je tiens, qui me fait tenir et qui est menacé de disparaître.
3. Quand avez-vous pris connaissance de cette menace ?
On décrit quand on a eu connaissance de cette disparition.
4. Pouvez-vous nommer par qui ou par quoi cet élément est menacé ?
5. Pouvez-vous nommer par qui ou par quoi cet élément est menacé ?
On décrit sous forme de liste les entités qui participent au maintien du concernement et on décrit l’action de chaque entité.
6. Pouvez-vous lister des êtres, des entités auxquels il faut s’adresser pour favoriser le maintien de cet élément ?
On décrit sous forme de liste les entités à qui s’adresser pour éviter que le concernement ne disparaisse.
7. Décrivez maintenant ce que vous êtes prêt à faire pour contrer cette menace.
On écrit, avec sincérité, si on serait prêt à faire quelque chose pour défendre ce concernement. Si, par exemple, on nous réveille en pleine nuit pour défendre ce concernement, est-ce qu’on se lève ou on est-ce qu’on se recouche ? On essaie de sonder si l’attachement est vital ou si on se sent vaguement touché par ce concernement. Si c’est le cas, on recommence le questionnaire avec un autre concernement jusqu’à se sentir concerné, même si on n’a pas trouvé de réponses à toutes les questions.
+ On prend un temps pour répondre au questionnaire chacun.e pour soi. Les artistes médiateur.rices circulent et accompagnent les participant.es dans l’écriture du questionnaire.
+ Ceci est un premier temps d’écriture qui sera réitéré tout au long du processus d’enquête. Les réponses seront amenées à évoluer.
+ Il est précisé que le questionnaire ne sera surtout pas ramassé mais qu’il guide chaque participant.e tout au long de son enquête.
+ Pour l’instant on répond au questionnaire et on ne tient pas compte de la boussole.
L’objectif de l'exercice est d’habituer les participants à écrire sans peur de la « mauvaise réponse ». Ce que l’on appelle « extériorisation de la parole » consiste à lire à haute-voix ses réponses, à les partager, et à les dicter au scribe qui les écrit sans les modifier d’un mot. La forme compte car elle est corrélée au niveau de précision plus ou moins important des réponses. Les phrases énoncées par chaque participant sont relues par le scribe à voix haute.
1. Pouvez-vous faire la liste des êtres / éléments / entités / activités indispensables à votre existence dont vous avez appris que son maintien était menacé ? (de 0 à 5)
Chacun.e cherche des entités qui sont indispensables, vitales, essentielles à son existence et dont il/elle a appris que leur maintien était menacé. Chacun.e cherche à partir de son expérience vécue, d’une situation concrète qui le/la concerne directement.
Il s’agit d’une situation à laquelle il/elle est confronté.e et face à laquelle il/elle se sent impuissant.e. C’est comme un caillou dans la chaussure, qui fait mal quotidiennement quand on marche.
On répond sous forme de liste, comme pour faire une liste de course.
2. Pouvez-vous décrire précisément en quelques lignes en quoi la présence de cet élément vous est indispensable ? (minimum 3 phrases).
On choisit une entité parmi la liste énoncée dans la première réponse, qui compte plus que les autres et qui est particulièrement menacée.
En quelques lignes, on décrit en quoi cet élément nous est personnellement indispensable et vital. Cette entité devient le concernement, ce à quoi je tiens, qui me fait tenir et qui est menacé de disparaître.
3. Quand avez-vous pris connaissance de cette menace ?
On décrit quand on a eu connaissance de cette disparition.
4. Pouvez-vous nommer par qui ou par quoi cet élément est menacé ?
- On décrit sous forme de liste les entités qui menacent le concernement et on décrit l'action de chaque entité.
5. Pouvez-vous nommer par qui ou par quoi cet élément est menacé ?
On décrit sous forme de liste les entités qui participent au maintien du concernement et on décrit l’action de chaque entité.
6. Pouvez-vous lister des êtres, des entités auxquels il faut s’adresser pour favoriser le maintien de cet élément ?
On décrit sous forme de liste les entités à qui s’adresser pour éviter que le concernement ne disparaisse.
7. Décrivez maintenant ce que vous êtes prêt à faire pour contrer cette menace.
On écrit, avec sincérité, si on serait prêt à faire quelque chose pour défendre ce concernement. Si, par exemple, on nous réveille en pleine nuit pour défendre ce concernement, est-ce qu’on se lève ou on est-ce qu’on se recouche ? On essaie de sonder si l’attachement est vital ou si on se sent vaguement touché par ce concernement. Si c’est le cas, on recommence le questionnaire avec un autre concernement jusqu’à se sentir concerné, même si on n’a pas trouvé de réponses à toutes les questions.
+ On prend un temps pour répondre au questionnaire chacun.e pour soi. Les artistes médiateur.rices circulent et accompagnent les participant.es dans l’écriture du questionnaire.
+ Ceci est un premier temps d’écriture qui sera réitéré tout au long du processus d’enquête. Les réponses seront amenées à évoluer.
+ Il est précisé que le questionnaire ne sera surtout pas ramassé mais qu’il guide chaque participant.e tout au long de son enquête.
+ Pour l’instant on répond au questionnaire et on ne tient pas compte de la boussole.
L’objectif de l'exercice est d’habituer les participants à écrire sans peur de la « mauvaise réponse ». Ce que l’on appelle « extériorisation de la parole » consiste à lire à haute-voix ses réponses, à les partager, et à les dicter au scribe qui les écrit sans les modifier d’un mot. La forme compte car elle est corrélée au niveau de précision plus ou moins important des réponses. Les phrases énoncées par chaque participant sont relues par le scribe à voix haute.
Crédits
Ecriture du questionnaire, créé par Bruno Latour avec le Consortium Où atterrir ? en 2019-2021 - Creative Commons - Licence CC BY-NC-SA 4.0
Famille de protocole
- Questionnaires
Modalité de groupe
- Seul·e
Espace
- A la table
- Dans la boussole
Action
- Ecrire
- S'auto-décrire
Fichier : Questionnaire_et_boussole.pdf
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Collecte des concernements
Collecte des concernements
> 20 min animé par Maëliss Le Bricon et Loïc Chabrier
La règle d’or à laquelle on se tient en atelier et jusqu’à la fin de l’expérimentation :
On ne donne jamais son opinion, on ne discute pas, on ne rebondit pas, jamais.
+ Le/la scribe note scrupuleusement chaque concernement. Si besoin, il/elle demande au/à la citoyen.ne-expert.e de répéter, d’épeler, mais ne reformule jamais à sa place ou ne remplace jamais un terme par un autre. Chaque participant.e a le dernier mot sur la formulation de son concernement.
Collecte
Consigne supplémentaire sans paperboard :
+ Une fois que la collecte est terminée, les artistes-médiateur.rices prennent le temps de relire chaque concernement à haute voix. Si besoin, les participant.es modifient / affinent / complètent la formulation de leur concernement.
On ne donne jamais son opinion, on ne discute pas, on ne rebondit pas, jamais.
+ Le/la scribe note scrupuleusement chaque concernement. Si besoin, il/elle demande au/à la citoyen.ne-expert.e de répéter, d’épeler, mais ne reformule jamais à sa place ou ne remplace jamais un terme par un autre. Chaque participant.e a le dernier mot sur la formulation de son concernement.
Collecte
Consigne supplémentaire sans paperboard :
+ Une fois que la collecte est terminée, les artistes-médiateur.rices prennent le temps de relire chaque concernement à haute voix. Si besoin, les participant.es modifient / affinent / complètent la formulation de leur concernement.
Crédits
La collecte des concernements, créé par le studio SOC (Société d'Objets Cartographique) - consortium Où atterrir ? dirigé par Bruno Latour en 2019-2021 - Creative Commons - Licence CC BY-NC-SA 4.0
Famille de protocole
- Questionnaires
Modalité de groupe
- En grand groupe
Espace
- Dans l'espace
Action
- Lire
Boussole vivante - initiation
Boussole vivante - initiation
> 15 min animé par Maëliss Le Bricon et Loïc Chabrier
La règle d’or à laquelle on se tient en atelier et jusqu’à la fin de l’expérimentation :
On ne donne jamais son opinion, on ne discute pas, on ne rebondit pas, jamais.
+ Le/la citoyen.ne-expert.e appelle chaque entité de sa boussole en commençant par les menaces, et en finissant par les allié.es. Dès qu’un.e participant.e entend une entité qu’il/elle a envie d’incarner, il/elle entre dans la boussole. Le/la citoyenne-experte le/la place et décrit précisément l’action de l’entité : ce qu’elle fait qui maintient ou menace le concernement.
+ On répète ce processus pour 3 entités menaçantes, et 3 entités alliées.
+ Au fur et à mesure que les participant.es se placent sur la boussole, un.e scribe saisit et projette en même temps la boussole en version numérique sur l’écran.
+ Une fois que les participant.es sont placé.es, chacun.e propose une sculpture vivante qui représente l’action de l’entité qu’il/elle incarne.
On ne donne jamais son opinion, on ne discute pas, on ne rebondit pas, jamais.
+ Le/la citoyen.ne-expert.e appelle chaque entité de sa boussole en commençant par les menaces, et en finissant par les allié.es. Dès qu’un.e participant.e entend une entité qu’il/elle a envie d’incarner, il/elle entre dans la boussole. Le/la citoyenne-experte le/la place et décrit précisément l’action de l’entité : ce qu’elle fait qui maintient ou menace le concernement.
+ On répète ce processus pour 3 entités menaçantes, et 3 entités alliées.
+ Au fur et à mesure que les participant.es se placent sur la boussole, un.e scribe saisit et projette en même temps la boussole en version numérique sur l’écran.
+ Une fois que les participant.es sont placé.es, chacun.e propose une sculpture vivante qui représente l’action de l’entité qu’il/elle incarne.
Crédits
Boussole vivante créé par le studio SOC (Société d'Objets Cartographiques) - Consortium Où atterrir ? dirigé par Bruno Latour en 2019-2021 et adapté par le Collectif Rivage en 2021-2023 - Creative Commons - Licence CC BY-NC-SA 4.0
Le cercle politique
Pensée en action : le cercle politique
> 15 min animé par Maëliss Le Bricon
“L’idée, très simple est que l’on ne peut pas atterrir sans se donner un peu de mal pour repérer le territoire où l’on parvient après avoir cru si longtemps s’en échapper (je ne reviens pas sur l’argument des Modernes hors sol que la crise écologique oblige à changer de direction et qui a fait l’objet de Face à Gaïa). J’ajoutais ce bref rappel historique :
« Il existe pourtant un modèle en France qui y ressemble beaucoup : l’écriture des cahiers de doléance, de janvier à mai 1789, avant que le tournant révolutionnaire ne transforme la description des luttes en une question de changement de régime — monarchique ou républicain. (…)
Comment douter que l’on soit capable au 21ème siècle de faire au moins aussi bien, malgré les vides que la mondialisation a partout creusés dans la connaissance de nos attachements ? Serions-nous plus démunis que nos prédécesseurs ?
S’il est vrai que la disparition de l’attracteur Global a totalement désorienté tous les projets de vie des terrestres — et cela n’est pas limité aux humains —, alors il doit être nécessaire de recommencer le travail de description. L’expérience vaut d’être conduite.”
Bruno Latour
Le cercle politique et le processus de la doléance sont les raisons mêmes de l’expérimentation depuis le projet-pilote. Historiquement, Bruno Latour aborde déjà le cercle politique dans son ouvrage et projet de recherche “Enquête sur les modes d'existence” où il pose les conditions de félicité du mode politique et ses risques de disparition. Il y mobilise les travaux des auteurs pragmatistes américains, John Dewey auteur du “Public et ses problèmes” et Walter Lippmann auteur du “Public fantôme”.
Il poursuit cette recherche avec l’ouvrage “Où atterrir ? comment s’orienter en politique” et le projet des Nouveaux Cahiers de doléances qui se poursuit avec le projet-pilote “Où atterrir ?”. Au printemps, Bruno Latour est intervenu pendant un atelier consacré au cercle politique puis a proposé un protocole pendant l’Université d’été “Où atterrir ?” que nous allons activer ensemble à partir de vos doléances.
+ Pour commencer cet atelier, nous proposons de visionner l’entretien de Nicolas Truong avec Bruno Latour sur le cercle politique.
https://www.arte.tv/fr/videos/106738-010-A/entretiens-avec-bruno-latour-10
+ Les principales étapes du cercle politique :
« Il existe pourtant un modèle en France qui y ressemble beaucoup : l’écriture des cahiers de doléance, de janvier à mai 1789, avant que le tournant révolutionnaire ne transforme la description des luttes en une question de changement de régime — monarchique ou républicain. (…)
Comment douter que l’on soit capable au 21ème siècle de faire au moins aussi bien, malgré les vides que la mondialisation a partout creusés dans la connaissance de nos attachements ? Serions-nous plus démunis que nos prédécesseurs ?
S’il est vrai que la disparition de l’attracteur Global a totalement désorienté tous les projets de vie des terrestres — et cela n’est pas limité aux humains —, alors il doit être nécessaire de recommencer le travail de description. L’expérience vaut d’être conduite.”
Bruno Latour
Le cercle politique et le processus de la doléance sont les raisons mêmes de l’expérimentation depuis le projet-pilote. Historiquement, Bruno Latour aborde déjà le cercle politique dans son ouvrage et projet de recherche “Enquête sur les modes d'existence” où il pose les conditions de félicité du mode politique et ses risques de disparition. Il y mobilise les travaux des auteurs pragmatistes américains, John Dewey auteur du “Public et ses problèmes” et Walter Lippmann auteur du “Public fantôme”.
Il poursuit cette recherche avec l’ouvrage “Où atterrir ? comment s’orienter en politique” et le projet des Nouveaux Cahiers de doléances qui se poursuit avec le projet-pilote “Où atterrir ?”. Au printemps, Bruno Latour est intervenu pendant un atelier consacré au cercle politique puis a proposé un protocole pendant l’Université d’été “Où atterrir ?” que nous allons activer ensemble à partir de vos doléances.
+ Pour commencer cet atelier, nous proposons de visionner l’entretien de Nicolas Truong avec Bruno Latour sur le cercle politique.
https://www.arte.tv/fr/videos/106738-010-A/entretiens-avec-bruno-latour-10
+ Les principales étapes du cercle politique :
- Le cercle commence par le bas avec le cailloux dans la chaussure, le problème, la plainte, l'indignation d’un.e citoyen.ne.
- Il continue avec l'enquête menée par le/la citoyen.ne-expert.e sur son terrain de vie qui conduit à l'action. Les alliances et les actions peuvent suffire à résoudre la situation initiale ; dans ce cas le cercle politique n’est pas nécessaire.
- Si le/la citoyen.ne-expert.e a mené une enquête, a épuisé toute sa puissance d’agir et que le problème persiste, il/elle avance sur le cercle pour construire des groupes d'intérêts pour composer une doléance à adresser.
- A chaque fois que la doléance avance, elle s’agrège avec différents intérêts et donc se transforme. Cependant, cette transformation peut, à tout moment, devenir une trahison. En effet, à n’importe quel moment, un des acteurs peut se saisir de la doléance, décider de ne servir que son intérêt propre et trahir ce qui avait cheminé jusqu'à lui.
- Ce processus de transformation/trahison s’observe autant à la montée qu’à la descente du cercle.
- Le cercle a besoin de tourner et d'être suivi jusqu'au bout pour être bouclé et fonctionner pleinement.
Famille de protocole
- Pensée en action
Modalité de groupe
- En grand groupe
Espace
- Dans la boussole
Fichier : carnet_cercle_politique.jpg
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Le Carnet d'atterrissage - Cycle d'ateliers immersifs à LaBase - février et mars 2024
Conférences et interview
L'atelier-conférence animé par Bruno Latour à Saint-Junien (extrait partagé pendant l'atelier 1, 17:37 jusqu'à 29:25).
L’interview sur France Inter le 7 janvier 22 : Bruno Latour : "Les écologistes ne peuvent pas espérer mobiliser sans faire le travail idéologique"
L'émission du 23 février 2022 :
Le cercle politique
- L'article "Si l'on parlait un peu politique ?" de Bruno Latour dans la revue Politix.
- La retranscription de l'intervention de Bruno Latour pendant l'atelier du dimanche 27 mars.
- L'article Quelles entre-deux-guerres de Bruno Latour pour AOC du 3 mars 2022.
- L'article de Bruno Latour paru dans Zadig, qui parle de l'expérimentation Où atterrir que nous menons ensemble à Bordeaux et Saint-Médard.
Entretiens avec Bruno Latour réalisé par Nicolas Truong et Camille De Chenay : Le cercle de la politique