Bambous
> 20 min animé par Séverine Lefèvre / Loïc Chabrier
Nous allons poursuivre notre exploration de la zone critique avec un exercice pratique et sensible sur la notion d’enchevêtrement des vivants.
+ Chacun.e prend un bambou et tente de le faire tenir à la verticale sur le bout de son index.
On peut d’abord essayer en regardant le bambou puis en mobilisant le regard périphérique.
On sent le poids du bambou et on perçoit son centre de gravité auquel notre corps s’ajuste et s’accorde en permanence. On ne bouge pas le bambou, c’est le bambou qui nous fait bouger.
+ On se met par deux avec un seul bambou et on garde les yeux ouverts.
Le bambou est maintenu par la pression que nous exerçons avec nos index. Avec la tentative qu’il ne tombe pas, l’idée est de maintenir ce lien. Le mouvement du bambou naît des variations de pressions appliquées à ses extrémités, aux actions et réactions des deux index.
Le mouvement naît par deux personnes à la fois. Il n’y a pas de guide, le mouvement se situe entre les deux personnes. « Je perçois en même temps que j’agis, je compose avec le bambou et la gravité. »
On trouve l’endroit de pression adéquat, nécessaire au maintien du bambou. Cette pression « juste » est constamment changeante .
On s’ajuste, on s’accorde.” On observe le reste du corps qui s’organise autour de cette attention au bambou. Que les deux corps s’organisent l’un par rapport à l’autre en permanence à travers le bambou.
+ Qu’est ce que ça fait si on tente d’aller au sol ? Si une seule personne du binôme va au sol ? Si on tente de faire varier les rythmes?”
+ On tente le même exercice avec les yeux fermés.
Est-ce que mon rapport au sol a changé ? De quelle manière mon pied va chercher le contact avec le sol les yeux fermés ?
Avec quelle méticulosité ? Mobiliser aussi l’ouïe pour percevoir les autres binômes et ne tenter de ne pas s’entrechoquer. La lenteur et la précision se mettent en place et créent un état propre à une plus fine perception des transformations incessantes du mouvement.
+ On change de binôme pour appréhender une nouvelle relation.
+ Puis on forme des groupes de trois personnes avec trois bambous et on commence le protocole avec les yeux fermés.
On observe ce que cela change d’avoir deux informations distinctes de chaque côté de notre corps. D’être interdépendant de deux personnes, qui sont elles-mêmes dépendantes d’autres personnes. On perçoit la création et l’organisation de ce nouveau réseau que l’on forme à trois. Quelle ouverture, quelle extra-attention cela mobilise ?
+ On tente le même exercice tou.tes ensemble.
On expérimente de l’intérieur comment notre corps s’organise ? Comment des mouvements m’arrivent ? Chacun.e observe comment je suis bougé par le groupe, et comment, peut-être, je peux faire bouger le groupe ?
On mobilise notre sens de la proprioception qui fait partie de notre équipements sensibles et qui nous offre la capacité à percevoir les différentes parties du corps dans l’espace. Cela mobilise à la fois les capteurs proprioceptifs présents dans tout notre corps (récepteurs musculaires et ligamentaires reliés au système nerveux qui rendent possible la sensibilité profonde du corps à lui-même), et qui nous informent notamment du contact avec le sol.
Tout ceci est rendu possible grâce aux otolithes : concrétions minérales, petits cristaux qui sont dans notre oreille interne et qui nous permettent de trouver l’équilibre.
+ Chacun.e prend un bambou et tente de le faire tenir à la verticale sur le bout de son index.
On peut d’abord essayer en regardant le bambou puis en mobilisant le regard périphérique.
On sent le poids du bambou et on perçoit son centre de gravité auquel notre corps s’ajuste et s’accorde en permanence. On ne bouge pas le bambou, c’est le bambou qui nous fait bouger.
+ On se met par deux avec un seul bambou et on garde les yeux ouverts.
Le bambou est maintenu par la pression que nous exerçons avec nos index. Avec la tentative qu’il ne tombe pas, l’idée est de maintenir ce lien. Le mouvement du bambou naît des variations de pressions appliquées à ses extrémités, aux actions et réactions des deux index.
Le mouvement naît par deux personnes à la fois. Il n’y a pas de guide, le mouvement se situe entre les deux personnes. « Je perçois en même temps que j’agis, je compose avec le bambou et la gravité. »
On trouve l’endroit de pression adéquat, nécessaire au maintien du bambou. Cette pression « juste » est constamment changeante .
On s’ajuste, on s’accorde.” On observe le reste du corps qui s’organise autour de cette attention au bambou. Que les deux corps s’organisent l’un par rapport à l’autre en permanence à travers le bambou.
+ Qu’est ce que ça fait si on tente d’aller au sol ? Si une seule personne du binôme va au sol ? Si on tente de faire varier les rythmes?”
+ On tente le même exercice avec les yeux fermés.
- L’ajustement se fait maintenant sans la vue. Quelles sont les autres perceptions mobilisés ? Qu’est ce qu’on déploie comme attention supplémentaire et par quels moyens ?
Est-ce que mon rapport au sol a changé ? De quelle manière mon pied va chercher le contact avec le sol les yeux fermés ?
Avec quelle méticulosité ? Mobiliser aussi l’ouïe pour percevoir les autres binômes et ne tenter de ne pas s’entrechoquer. La lenteur et la précision se mettent en place et créent un état propre à une plus fine perception des transformations incessantes du mouvement.
+ On change de binôme pour appréhender une nouvelle relation.
+ Puis on forme des groupes de trois personnes avec trois bambous et on commence le protocole avec les yeux fermés.
On observe ce que cela change d’avoir deux informations distinctes de chaque côté de notre corps. D’être interdépendant de deux personnes, qui sont elles-mêmes dépendantes d’autres personnes. On perçoit la création et l’organisation de ce nouveau réseau que l’on forme à trois. Quelle ouverture, quelle extra-attention cela mobilise ?
+ On tente le même exercice tou.tes ensemble.
On expérimente de l’intérieur comment notre corps s’organise ? Comment des mouvements m’arrivent ? Chacun.e observe comment je suis bougé par le groupe, et comment, peut-être, je peux faire bouger le groupe ?
On mobilise notre sens de la proprioception qui fait partie de notre équipements sensibles et qui nous offre la capacité à percevoir les différentes parties du corps dans l’espace. Cela mobilise à la fois les capteurs proprioceptifs présents dans tout notre corps (récepteurs musculaires et ligamentaires reliés au système nerveux qui rendent possible la sensibilité profonde du corps à lui-même), et qui nous informent notamment du contact avec le sol.
Tout ceci est rendu possible grâce aux otolithes : concrétions minérales, petits cristaux qui sont dans notre oreille interne et qui nous permettent de trouver l’équilibre.
Crédits
Bambous proposé par S-Composition - Consortium Où atterrir ? en 2019-2021 - Creative Commons - Licence CC BY-NC-SA 4.0
Famille de protocole
- Protocole de corps
Modalité de groupe
- En petits groupes (2 ou plus)
- En grand groupe
Espace
- Dans l'espace